Les nuisibles héros de la littérature offrent souvent un drôle de miroir à notre humanité. Tour à tour dramatiques, effrayants et parfois comiques, ils semblent représenter différentes facettes de l’âme humaine. C’est certainement pour cette raison qu’ils inspirent tant les auteurs et autrices. En effet, avec leurs nombreuses spécificités, ils offrent le relief parfait pour les imaginer réagir comme nous voire plus… Le maître en la matière reste Jean de La Fontaine aves ses célèbres fables (Le Lion et le rat, Le Rat de ville et le rat des champs…). Après lui, d’autres ont laissé libre court à leur imagination pour nous offrir des œuvres très variées. Des cafards qu’on trouve dans certains appartements près du Pont de Pierre aux rats qui se promènent sur les quais de la Garonne, les nuisibles à Bordeaux et ailleurs tiennent une place importante dans notre culture littéraire.
Les nuisibles héros de la littérature dramatique
Même s’ils jouent souvent leur propre rôle (Le Joueur de flûte de Hamelin), les nuisibles héros de la littérature dramatique ont souvent servi à illustrer les côtés obscurs de l’être humain. L’expression « avoir le cafard » ne viendrait-elle pas du recueil de Charles Baudelaire Les Fleurs du mal pour exprimer une profonde tristesse ?
La noirceur des insectes nuisibles dans la littérature
La noirceur des insectes nuisibles dans la littérature se retrouve notamment dans le roman de l’auteur austro-hongrois Franz Kafka, La Métamorphose. Dans ce classique, le héro principal, Gregor Samsa, se réveille un matin dans le corps d’un cafard. Cette transformation survient pour de multiples raisons. Tout d’abord, le père de Gregor Samsa le surnomme souvent Käfer. La traduction indique qu’il s’agit plutôt d’un coléoptère. Pour autant, par extension, nous en sommes arrivés au mot cafard ou cancrelat (ces deux termes renvoient à la grande famille des blattes). Par ailleurs, Gregor Samsa occupe une place particulière dans sa famille. En effet, lui seul travaille et subvient aux besoins de tous. Sa métamorphose symbolise donc certainement le contraste entre son « sacrifice » et le manque de reconnaissance de ses proches. Par conséquent, on peut en déduire que le cafard est là pour mettre en relief le comportement parasite de la famille.
Les rongeurs pour représenter le côté sombre
L’utilisation des nuisibles pour créer une allégorie se trouve également au centre de l’ouvrage d’Albert Camus, publié en 1947, La Peste. En effet, ici cette maladie infectieuse désigne les régimes dictatoriaux qui se répandent en Europe. D’ailleurs, il est intéressant de signaler que le nazisme avait pour autre appellation la « peste brune ». Et ce, du fait de la couleur noire des chemises des membres de la SA (en allemand Sturmabteilung, section d’assaut). De plus, les nazis considéraient les juifs comme des rats. Victimes de la peste, les rats meurent par milliers dans le livre. Ensuite, ils contaminent les humains, les autres humains.
Dans la même thématique, le roman graphique Maus de l’Américain Art Spiegelman utilise les rats pour représenter les juifs. Les nazis, eux, sont incarnés par des chats, prédateurs des rats. De façon différente, mais également dramatique, John Steinbeck utilise la souris dans le titre de son roman Des Souris et des hommes. Ici, le nuisible, la souris, sert à symboliser la fragilité des plus démunis condamnés à errer sur les routes pour trouver du travail.
Les nuisibles peuvent-ils être drôles ?
Il est souvent plus facile de représenter l’être humain sous une autre forme pour le critiquer voire pour le parodier. Cela explique certainement pourquoi des œuvres littéraires se moquent du comportement humain en utilisant les nuisibles. Ainsi, on se rend compte que les nuisibles peuvent être drôles.
On le remarque notamment dans les ouvrages illustrés qui jouent autant avec les faciès qu’avec les textes pour nous faire rire. À titre d’exemple, la BD Rat’s nous fait suivre les aventures des rats qui affrontent les grenouilles en quête d’un nouveau territoire. De même avec Pacush Blues. Dans cette BD, il s’agit d’une société de rongeurs (majoritairement des rats) qui vivent dans un tas d’ordures où ils essaient de s’organiser dans un univers complètement dysfonctionnel.
En parallèle, il existe une autre forme d’humour, plus attachante, plus enfantine et davantage basée sur le nuisible lui-même. C’est ainsi qu’on se prend de tendresse en lisant Oscar le cafard de la collection jeunesse Drôles de petites bêtes. On y bouleverse ici tout tout ce qu’on projette sur la blatte : le dégoût, la baisse de moral, l’isolement… Bien qu’étant un cafard qui n’a jamais le moral, Oscar bénéficie de l’attention de ses amis et possède une allure touchante. De quoi se réconcilier (un peu) avec les cafards !
Pour conclure, nous pourrions affirmer qu’à force de les côtoyer dans nos livres comme personnages, nous pourrions estimer qu’on connait de mieux en mieux les nuisibles. Et c’est une bonne chose pour savoir comment éviter de les avoir chez soi. En tant que dératiseur à Bordeaux, nous sommes de vrais rats de bibliothèque. Nous pouvons donc répondre à vos questions en matière de nuisibles. Contactez-nous !