La démoustication concerne en France aujourd’hui 60 espèces de moustiques. Connaître le moustique tigre en particulier a permis d’adapter les différentes méthodes pour parvenir à une lutte intégrée. En effet, la lutte anti-moustique de ces dernières années a contribué à améliorer la compréhension de cet insecte qui a proliféré dans nos régions. Lors des Journées techniques de la CS3D, Benoît Cottin, gérant et entomologiste chez LGH a présenté un état des lieux de la situation avec Vincent Ergen de la société Hyptis Consult qui a évoqué les différentes techniques de lutte intégrée contre le moustique tigre.
Histoire du moustique tigre
Si on se penche sur l’histoire du moustique tigre, on découvre l’histoire de tous les moustiques. En effet, le moustique fait partie d’une grande famille dont certaines espèces sont de véritables tueurs de masse. Sur les 3 574 espèces réparties sur quatre continents, les principales espèces vectrices de maladies sont :
- Anopheles
- Aedes aegypti
- Culex
- Aedes albopictus (moustique tigre)
À elles trois, elles sont à l’origine de 750 000 décès par an. Ainsi, parmi les maladies qu’elles transmettent, nous retrouvons le paludisme (215 millions de cas par an), la dengue (50 millions de cas par an), le virus Zika, le chikungunya… Dans la mesure où les moustiques sont responsables d’épidémies dramatiques, ils font l’objet d’une importante lutte anti-vectorielle (LAV). Les actions mises en place visent à contrer la propagation de ces insectes nuisibles.
Le problème des moustiques va bien au-delà des pays chauds et humides. En effet, avec les échanges internationaux, le moustique tigre a voyagé jusque chez nous. Il lui a suffit d’embarquer à bord de pneus ou de Lucky bambous pour atteindre les côtes françaises. Depuis les premiers cas recensés en France au début des années 2000, le moustique tigre s’est installé dans plus de deux tiers de la France métropolitaine. Avec lui sont apparus les premiers cas de dengue (autochtones et importés). C’est pourquoi le ministère de la Santé, au travers des Agences régionales de santé (ARS), suit de près la propagation du moustique tigre en France.
Biologie et écologie du moustique tigre
La surveillance entomologique mise en place permet non seulement de suivre la prolifération de l’insecte mais également de connaître le moustique tigre. C’est ainsi qu’en étudiant la biologie et l’écologie du moustique tigre, on a constaté qu’il retrouvait en France l’environnement idéal à sa propagation. De fait, les poches d’eau dont il dispose dans la végétation des forêts tropicales ressemblent aux coupelles de fleurs, jouets et autres gîtes larvaires de nos jardins et balcons. En effet, pour faire éclore ses œufs, la femelle moustique les dépose à proximité de la surface de l’eau. Ainsi, dès que le niveau de l’eau augmente et atteint les œufs, ils commencent leur développement qui va durer environ 10 jours. Voici les différentes étapes :
- 1er stade larvaire
- 2ème stade larvaire
- 3ème stade larvaire
- 4èmes stade larvaire
- Nymphe
- L’insecte adulte émerge de la nymphe
Aussi, comme la femelle moustique n’aime pas mettre tous ses œufs dans le même panier, elle multiplie les lieux de ponte. Compliquant ainsi encore davantage la lutte anti-moustique. Parallèlement à cela, dans la mesure où le moustique tigre est anthropophile (il vit près des humains), il s’installe surtout en milieu urbain. Là, la femelle moustique trouve largement de quoi se nourrir en sang pour assurer la reproduction de l’espèce. De plus, le moustique tigre possède une trompe assez longue pour piquer au travers des vêtements. Très actif le matin et en fin de journée, c’est un insecte piqueur très agressif. Reconnaissable à ses rayures noires et blanches, le moustique tigre fait partie des moustiques les plus résistants. Cela s’explique par son mode de reproduction mais également par sa capacité à utiliser nos moyens de transport pour se déplacer sur de grandes distances. Ainsi, un étudiant espagnol a compté en 2015 le nombre de moustiques transportés dans des véhicules. Résultat : 0,05% des véhicules abritent des moustiques (vivants et morts). En appliquant ce pourcentage à la fréquentation du péage de Saint-Arnoult dans les Yvelines, on obtient le chiffre astronomique de 145 000 moustiques par an !
Boîte à outils de la lutte anti-vectorielle
Pour lutter contre les moustiques, de nombreuses méthodes existent. Pendant les Journées techniques de la CS3D, Vincent Ergen de la société Hyptis Consult a présenté la boîte à outils de la lutte anti-vectorielle. Ainsi, les désinsectiseurs utilisent des solutions mécaniques et chimiques autant dans la lutte préventive que dans la lutte curative. Par exemple, en se basant sur le cycle de vie du moustique, la lutte anti-moustique peut commencer dès le stade larvaire avec l’utilisation d’agents filmogènes synthétiques ou avec une huile végétale versés dans les gîtes larvaires. Grâce à la couche qui se forme à la surface de l’eau, les larves ne peuvent plus respirer. Concernant les surfaces d’eau plus importantes ou difficilement accessibles, le larvicide BTI représente une solution intéressante, surtout contre le moustique tigre. D’autant plus qu’il possède un faible impact environnemental. Parmi les autres solutions intéressantes lors du stade larvaire, nous trouvons également les pièges pondoirs. En revanche, il s’agit davantage ici d’une surveillance entomologique que d’une lutte curative.
Concernant le stade adulte, les pièges à moustiques montrent une certaine efficacité dans le piégeage des femelles. Ils les attirent grâce à la diffusion de CO2 ou d’autres leurres. En revanche, pour obtenir un résultat, ces pièges doivent être mis en place pendant une longue durée afin de capter au fur et à mesure les moustiques femelles.
Enfin, la solution de la démoustication avec insecticide reste possible mais elle doit être envisagée en dernier recours.
Pour conclure, la lutte anti-moustique nécessite la mobilisation de tous. De leur côté, les techniciens désinsectiseurs doivent bien connaître le moustique tigre pour participer efficacement à son éradication. Bien formés, ils apportent des solutions préventives sanitaires adaptées pour lutter contre le moustique tigre à Bordeaux.
Grâce aux Journées techniques de la CS3D, nous avons pu partager nos connaissances sur la lutte anti-moustique. Merci à elle !
En tant qu’experts du moustique tigre à Bordeaux, les techniciens désinsectiseurs LGH se tiennent régulièrement informés. Si vous nous signalez la présence de moustiques tigres chez vous, nous programmons une intervention rapidement. N’hésitez pas à nous contacter !